lundi 7 mars 2011

Le bruit, le bleu, le ciel, le sel et le cell

Vue aérienne du Cap-Haïtien, dans le département du Nord.
Une petite douzaine de jours se sont déjà écoulés depuis mon arrivée sur la perle des Antilles. Mille messages textes, mille sourires, mille bonjou/bonswa de part et d'autre d'un midi brûlant de mille feux, mille enfants errant dans les rues et demandant un «ti-kob, madam», mille opinions politiques toutes aussi déroutantes les unes que les autres (c'est l'art de la nuance catégorique de mille interprétations), mille casques bleus au moins et mille autres couleurs, mille tentes empilées les unes par dessus les autres, mille miles aussi — je vous le donne en mille — passés dans le «blokis», cet embouteillage perpétuel qui paralyse les rues et les routes à peu près tout l'temps, mille minutes passées avec Dany Laferrière, espèce de boussole déboussolée qui me sert de repère et m'incite à me perdre dans cette culture insaisissable, mille décibels de carnaval, de reconstruction, de jazz et de coups de feu nocturnes, mille animaux grouillants et défiant les mille coups de klaxon sur des routes aux mille nids de poule (ou était-ce des autruches?) et mille et une impressions, encore difficiles à traduire en mots..

Ces blogueries n'ont pas la prétention de l'absolu, de toujours viser dans l'mille — ok, j'arrête avec le champ lexical. Ni même de définir une réalité plurielle, toute en nuances et en mouvances, ce qui la rend complexe et difficile à capter, à définir, à cerner et à interpréter. Elles visent plutôt à regrouper des impressions, à fournir des clés capables de débarrer les portes fermées des esprits les plus obtus, à faire bouger les perceptions négatives solidement ancrées sur cette moitié d'île qui porte en elle le passé de tout un continent oublié. Elles se veulent aussi un ouvrage de mémoire, un peu de l'ordre du senti, de celui de l'événementiel parfois, et de la rencontre avec l'autre souvent. Elles seront tantôt personnelles, tantôt factuelles, tantôt réelles et tantôt inventées, mais elles seront toujours ouvertes à vos «questions/commentaires/insultes», comme dirait l'autre.

Bienvenue en Ayiti, les p'tits!

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