dimanche 24 avril 2011

J'ai vu Michael Jackson

Graffiti de MJ à Port-au-Prince.
Pas de farce, j'ai vu Michael Jackson. Seuls détails, le vrai Michael Jackson que j'ai vu — parce que c'est clair que c'était le vrai — est ressuscité en noir, l'est resté et a gardé son vrai nez.

Je ne voudrais pas verser dans les clichés, mais c'est connu, les Ayisiens ont la danse dans le sang. Ils savent bouger. Ils ont le sens du rythme, le sens du mouvement et la pirouette facile. Ce que j'ai vu en fin de semaine n'était pas que la pâle copie du roi de la pop en plus foncé. C'était lui! Même silhouette élancée, même façon de bouger, saccadée même sez-appeal étrange et mêmes vêtements qui servent d'extension au corps. Le vrai MJ, j'vous dis!

C'était à l'occasion d'un spectacle au Café des arts — sympathique bar dans une cour intérieure de Pétionville, qui jouxte une galerie d'art bien connue (la Galerie Monnin), qui sert d'hostel et où la fête est toujours de mise si l'on en croit le gérant de l'endroit, un p'tit gars d'Alma! Plusieurs artistes sont venus tour à tour au micro, entrecoupé par DJ T-Toe, le résident de la place qui s'y connait très bien en musique urbaine, trip-hop, dub, dubstep et autres propositions dansantes. Un tour de chant sur du Rihanna très bien exécuté. Un groupe de «mizik rasin» (le «roots» pour les intimes) venu réchauffer la salle. Un rappeur kreyol venu nous donner des cours de «flow». Et j'en passe. 

Le tout aurait pu être fort décousu — on passe par dessus l'animation un peu lancinante —, mais finalement, c'était un spectacle qui se tenait debout. Et la foule s'est littéralement tue quand est venu le tour de Michael Jackson — puisque je vous dis que c'était le vrai! Sur un mash-up de Billie Jean, Thriller, Beat it, Dangerous et autres Bad, les yeux de tous étaient rivés sur l'agile danseur et son moonwalk à confondre les plus sceptiques. Cris et applaudissements nourris. Foule stupéfaite.

***

Sur le chemin du retour, j'ai pensé à American Idol, America's got talent et autres So you think you can dance? À peu près toutes les nations ont leur version plus ou moins personnalisée de ces télé-réalités. Mais pas Ayiti, à ce que je sache. On doit commencer à avoir fait le tour des talents américains, non..? Pourquoi les producteurs n'osent pas venir découvrir les perles des Antilles — je ne connais pas précisément la situation financière des télés ayisiennes, mais je me dis que les droits de ces émissions doivent être un peu hors de leurs moyens..? Je lance l'idée. Le talent et la détermination sont au rendez-vous, en tout cas. Et les talents auraient probablement des choses à dire, en plus de savoir danser...

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