mercredi 21 septembre 2011

Le club des 28 what?

Une délégation ayisienne officielle de 28 personnes est à New York depuis dimanche dernier, où débutait hier (mardi) la 66e Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU).

28! Pourquoi ne pas tourner le fer dans la plaie et pousser l’audace jusqu’à un chiffre rond, pendant qu’on y est! Du lot, le président Michel Martelly et sept membres de son cabinet — dont le premier ministre désigné et avalisé par la chambre des parlementaires, mais pas encore par le Sénat, Gary Conille —, mais aussi la première dame d’Ayiti, son fils Michel-Olivier (conseiller à la Jeunesse et aux Sports!), un photographe officiel, un vidéographe officiel, un directeur des communications et un directeur de la production — c’est que ça communique beaucoup, même si aucun représentant de la presse ayisienne n’est du voyage — quatre agents de sécurité, une intendante, une conseillère pour la première dame — il faut sourire, Mme Martelly, surtout, il faut sourire. Même si c’est à pleurer…

Bon, certains membres de la délégation (dont l’intégralité a été publiée dans Le Nouvelliste et par l’agence Haïti Press Network) se trouvaient déjà dans la grosse pomme — six, plus exactement, dont deux conseillers point, conseillers de rien du tout si on remplit ce vide que la nature a en horreur. Mais on peut quand même assez facilement imaginer que c’est l’État ayisien qui paie la facture des 28 — hébergement, nourriture et généreux per diem. Et l’Ayisien a une diète particulièrement salée… Ah, comme il fait bon être membre de l’entourage rapproché du président!

Il n’est pas ici question de discréditer qui que ce soit qui fasse partie de cette équipe d’élite. Plusieurs ont des compétences réelles qui mériteraient jusqu’à un certain point d’être récompensées. Vrai, Ayiti est à l’agenda new yorkais à plusieurs niveaux et à un certain degré technique : discussions lundi avec la Clinton Global Initiative et avec de nombreux et diversifiés acteurs financiers pour attirer l’investissement étranger au pays, renouvèlement du mandat de la CIRH et respect des engagements des donateurs internationaux pour la reconstruction, discours de Martelly à la Tribune des Nations, débats sur l’avenir de la MINUSTAH au Conseil de sécurité vendredi, etc.

Mais 28 — oui, je sais, je n’en reviens pas! Qu’est-ce que ça peut bien camoufler, sinon l’inexpérience démocratique du nouveau président, en poste depuis plus de quatre mois? On sait au moins que ça fera de belles photos de famille… Mais qui a dit que l’élection de Sweet Micky, «se viktwa pou pèp la» (c’est une victoire pour le peuple)?

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