Une délégation ayisienne officielle de 28
personnes est à New York depuis dimanche dernier, où débutait hier (mardi) la
66e Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU).
28! Pourquoi ne pas tourner le fer dans la
plaie et pousser l’audace jusqu’à un chiffre rond, pendant qu’on y est! Du lot,
le président Michel Martelly et sept membres de son cabinet — dont le premier ministre
désigné et avalisé par la chambre des parlementaires, mais pas encore par le
Sénat, Gary Conille —, mais aussi la première dame d’Ayiti, son fils
Michel-Olivier (conseiller à la Jeunesse et aux Sports!), un photographe
officiel, un vidéographe officiel, un directeur des communications et un
directeur de la production — c’est que ça communique beaucoup, même si aucun
représentant de la presse ayisienne n’est du voyage — quatre agents de sécurité,
une intendante, une conseillère pour la première dame — il faut sourire, Mme
Martelly, surtout, il faut sourire. Même si c’est à pleurer…
Bon, certains membres de la délégation
(dont l’intégralité a été publiée dans Le Nouvelliste et par l’agence Haïti Press Network) se trouvaient déjà dans la grosse pomme — six, plus exactement,
dont deux conseillers point, conseillers de rien du tout si on remplit ce vide
que la nature a en horreur. Mais on peut quand même assez facilement imaginer
que c’est l’État ayisien qui paie la facture des 28 — hébergement, nourriture et
généreux per diem. Et l’Ayisien a une diète particulièrement salée… Ah, comme
il fait bon être membre de l’entourage rapproché du président!
Il n’est pas ici question de discréditer
qui que ce soit qui fasse partie de cette équipe d’élite. Plusieurs ont des
compétences réelles qui mériteraient jusqu’à un certain point d’être
récompensées. Vrai, Ayiti est à l’agenda new yorkais à plusieurs niveaux et
à un certain degré technique : discussions lundi avec la Clinton Global
Initiative et avec de nombreux et diversifiés acteurs financiers pour attirer
l’investissement étranger au pays, renouvèlement du mandat de la CIRH et
respect des engagements des donateurs internationaux pour la reconstruction, discours
de Martelly à la Tribune des Nations, débats sur l’avenir de la MINUSTAH au
Conseil de sécurité vendredi, etc.
Mais 28 — oui, je sais, je n’en reviens
pas! Qu’est-ce que ça peut bien camoufler, sinon l’inexpérience démocratique du
nouveau président, en poste depuis plus de quatre mois? On sait au moins que ça
fera de belles photos de famille… Mais qui a dit que l’élection de Sweet Micky,
«se viktwa pou pèp la» (c’est une victoire pour le peuple)?
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